Quand un divorce complique le rachat de crédit immobilier
Divorcer est déjà une épreuve en soi, mais lorsqu’un crédit immobilier est encore en cours, la situation peut vite devenir plus complexe. Le rachat de crédit semble alors être une solution évidente pour réorganiser les finances post-séparation. Mais voilà : que se passe-t-il lorsque la banque refuse ce rachat ? Est-ce que tout s’écroule ? Spoiler alert : pas forcément.
En tant que consultante en financement bancaire depuis bientôt deux décennies, j’accompagne régulièrement des particuliers dans ce type de situation. Et croyez-moi, il y a toujours une marge de manœuvre. Suivez-moi, je vous explique tout.
Rachat de crédit après un divorce : pourquoi et comment ?
Lorsqu’un couple divorce et que les deux ex-conjoints ont contracté ensemble un prêt immobilier, celui-ci continue d’exister… peu importe l’état de leur relation. Le crédit n’a pas de sentiments, malheureusement. La banque considère les deux emprunteurs comme solidaires du prêt, ce qui signifie que, même après divorce, ils restent tous les deux responsables du remboursement.
Dans ce contexte, plusieurs solutions peuvent être envisagées :
- La vente du bien pour solder le crédit
- Le rachat de soulte, où l’un rachète la part de l’autre
- Le rachat de crédit, pour alléger les mensualités et éventuellement sortir un des co-emprunteurs du prêt
Ce dernier cas est séduisant : il permettrait d’assainir la situation financière des deux parties. Mais encore faut-il que la banque accepte.
Pourquoi une banque peut-elle refuser un rachat de crédit ?
Un refus n’est pas toujours synonyme de caprice bancaire. Il est souvent fondé sur des règles précises d’analyse de solvabilité. Voici les principales raisons pour lesquelles un établissement peut refuser une demande :
- Taux d’endettement trop élevé après l’opération
- Instabilité professionnelle de l’un ou de l’autre
- Saisie sur salaire ou incidents bancaires récents
- Score bancaire (le fameux “scoring”) en dessous des seuils
La banque s’assure que l’emprunteur restera en capacité d’honorer sa dette dans le temps. C’est son devoir, au sens de l’article L. 313-16 du Code de la consommation, qui impose au prêteur de vérifier la solvabilité de l’emprunteur avant d’accorder un crédit.
Les conséquences du refus pour les ex-conjoints
Un refus bancaire ne règle en rien la problématique du crédit commun. Bien au contraire, il peut prolonger la cogestion du prêt, maintenir la dépendance financière entre les ex-conjoints… et entretenir certaines tensions personnelles déjà existantes.
Voici quelques cas concrets :
- Un seul veut garder le bien : sans rachat, il est juridiquement impossible de sortir l’autre du crédit. Il faudra continuer à payer à deux, même si un seul habite les lieux.
- Personne ne veut garder : dans ce cas, la vente du bien devient inévitable, souvent dans la précipitation.
- Le juge statue : parfois, faute d’accord entre les parties, c’est le Juge aux affaires familiales (JAF) qui prendra des décisions au titre de l’article 255 du Code civil.
Et attention : ce n’est pas parce qu’un jugement de divorce attribue le bien à l’un des deux époux que la banque est tenue de modifier le prêt. Seul un rachat de crédit ou un remboursement anticipé peut mettre fin à la solidarité.
Existe-t-il des alternatives au rachat de crédit en cas de refus ?
Heureusement, tout ne s’arrête pas à un “non” de la banque. Si celle-ci refuse le rachat, d’autres solutions peuvent être envisagées :
- Faire appel à un courtier spécialisé en regroupement de crédits : j’en ai vu faire des miracles ! Nous avons accès à plusieurs partenaires bancaires et savons comment monter un dossier solide.
- Revoir son plan de financement : réduire le montant du rachat, allonger la durée ou intégrer d’autres dettes pour alléger la mensualité peuvent changer la donne.
- Anticiper la vente du bien dans de bonnes conditions plutôt que dans l’urgence judiciaire.
Mon conseil ? Quoi qu’il arrive, évitez d’attendre que la situation devienne explosive. Plus vous agissez tôt, plus vous gardez le contrôle.
Comment maximiser ses chances d’acceptation ?
Aujourd’hui, les établissements prêteurs sont rigoureux, mais prévisibles. Pour maximiser vos chances de faire accepter un rachat de crédit après un divorce, voici quelques astuces directement issues du terrain :
- Démontrer une gestion financière saine durant les derniers mois (pas de découverts, pas de retard de paiement…)
- Stabiliser votre situation professionnelle : un CDI récent vaut mieux qu’un CDD de longue date
- Apporter un apport personnel ou une garantie (caution solidaire, garantie hypothécaire…)
- Anticiper la séparation dans le cadre d’une convention homologuée, si la situation est encore amiable
En résumé : préparez, anticipez, soyez stratégique ! Le bon dossier, bien présenté, au bon moment, peut inverser la tendance.
Un mot pour finir…
Un divorce est souvent un tournant de vie majeur. Le crédit immobilier partagé, dans ce contexte, ne doit pas devenir une prison financière. Si la banque vous dit non, ce n’est pas une fin en soi. Bien accompagné(e), informé(e), et avec un brin de persévérance, il est toujours possible de remettre de l’ordre dans ses finances et de reprendre une route plus sereine.
Et croyez-moi, en tant que femme qui baigne dans le crédit depuis 2008, je vous le dis : il y a toujours une solution. Il suffit de la chercher au bon endroit.
Je suis Caroline Parle, je conseille les particuliers sur le financement bancaire, et j’interviens dans le monde de la banque depuis 2008. Je suis rédactrice du site www.regroupez-vos-credits.fr depuis 2019.